INTROSKOPTION

« Ecrire, c’est lire en soi pour écrire en l’autre ». Robert Sabatier.
Je pense avoir trouvé en Skop ma thérapie.J’ai toujours rêvé de donner mon opinion sur l’actualité, des faits divers ou même des évènements sportifs. J’ai toujours voulu avoir ce pouvoir de me dire que ce que j’écris aura une influence. Qu’un jour peut être je serais repris, cité voire plébiscité. Seulement voilà, quand vous n’êtes ni célèbre ni journaliste ni spécialiste, l’opportunité de se faire entendre n’arrive que trop rarement. Quand vous n’avez pas non plus le loisir d’écrire un essai ou que vous aimeriez être évalué avant de vous lancer, vous êtes muet.Il demeure, bien sûr, la possibilité de laisser un commentaire ici ou là sur internet mais, noyé dans un flot de réactions pertinentes ou non, l’impact est réduit. Notre pensée, qui nous est chère comme tout ce que l’on peut produire, reste alors invisible aux autres. Quelle frustration! Nous sommes bien souvent dans la position insatisfaisante de l’homme qui s’essaierait à la cuisine sans jamais pouvoir la faire goûter aux autres. Comment savoir, dans ce cas, si vous êtes un gâte-sauce ou si vous êtes un Joël Robuchon anonyme. Comment savoir aussi si votre plat, malgré ses imperfections, pourrait emporter l’adhésion de certains. Skop semble être à même de contenter ce désir inassouvi d’écrire sa pensée et d’être jugé dessus. C’est le fantasme de l’écolier qui aimerait choisir le thème de sa rédaction et le temps qu’il va passer dessus mais qui recevrait tout de même sa note. 
« Les mots donnent, en moyenne, autant d’idées que les idées donnent de mots ». Paul Valéry.
Trêve d’égoïsme, Skop ne profitera pas qu’à moi seul. Skop c’est l’occasion de relancer l’écriture et le débat d’idées. L’écriture parce qu’à l’heure du texto, rémunérer l’article d’un anonyme, c’est l’encourager à poser son téléphone et à taper de belles phrases sur son clavier. L’orthographe, la grammaire et les tournures élégantes trop souvent ringardisées pourront sur Skop vous enrichir et vous gratifier. L’occasion est belle de réussir là où l’école cherche encore la formule. Le débat d’idées parce qu’à l'heure de Secret Story 9, rémunérer l’article d’un anonyme, c’est donner de la valeur à ses opinions et l’encourager à poser sa télécommande pour réfléchir au monde qui l’entoure. Comment mieux faire comprendre à quelqu’un que ce qu’il pense et écrit a de la valeur? Qui plus est, dans ce monde marchant, comment ne pas saluer l’entreprise qui vise à payer de la manière la plus directe et simple possible la production d’idées. 
« Personne ne peut transférer à autrui son droit naturel, c’est à dire sa faculté de raisonner librement et de juger librement de toutes choses ; et personne ne peut y être contraint. C’est pourquoi l’on considère qu’un Etat est violent quand il s’en prend aux âmes ». Baruch Spinoza.
Skop redonne de la place à la liberté d’expression. Le site a le potentiel pour devenir un forum. Un forum se rapprochant de sa forme originelle antique, où des idées étaient exposées, échangées et débattues par les citoyens sur la place publique. Un forum s’écartant de sa forme virtuelle actuelle, où des thèmes sont lancés à la volée et des réponses apportées de manière déstructurée. Surtout Skop offre la parole à tout le monde quand l’espace public est entièrement vampirisé par le pouvoir qu’il soit commercial, médiatique ou politique. A une époque où les gens ont de plus en plus de mal à se sentir représentés, un groupe toujours plus restreint d’hommes influents monopolisent les médias. En optimiste, je pense que Skop peut apporter des armes et des hommes nouveaux pour combattre la crise de la représentation politique.Si Skop réussit son projet, l’opinion novatrice d’un anonyme pourra jouir d’autant d’exposition qu’une énième proposition de BHL et l’on se languit déjà de ce vent de fraîcheur… Plus il y aura de publications ici et plus je serai rassuré sur la santé mentale de notre monde.

J’aime ce projet qui m’offre la première tribune de mon existence et je lui souhaite longue vie. Puisse-t-il m’offrir aussi quelques deniers…

Laurent VonMorrief

« Ecrire, c’est lire en soi pour écrire en l’autre ». Robert Sabatier.

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