Mybookrang, le roman collaboratif globetrotter

Je suis né dans un aéroport, à Paris le 7 septembre 2011. Celle qui m’a donné la vie m’a abandonné dans un bar avant de s’envoler pour New York. Elle était loin de se douter, à ce moment précis, que par ce geste, elle allait engendrer un mouvement collectif d’une telle ampleur. J’allais devenir en quelques mois, un confident, un défouloir, un vecteur, un moyen d’échanges, un entremetteur, un lien entre les hommes, un jeu, un puits de richesses et de connaissances, un condensé d’expériences en tout genre, un globe-trotter, une source d’inspiration, une mine d’informations au langage universel. Je suis né un peu par hasard, fruit de l’ennui et de l’attente. Les gens qui ont un jour croisé mon chemin m’ont permis de grandir, de voyager, ils m’ont petit à petit donné un cœur, des yeux, une mémoire, une profondeur, une conscience, une âme. Je suis né en quelques minutes à peine, ignorant tout de ce qui allait m’arriver, candide, immobile et sans attrait particulier. Rien ne me prédestinait à un tel avenir. Je suis arrivé comme ça, juste parce que celle qui m’a laissé volontairement dans ce lieu de passage a voulu tenter une expérience humaine. Cette femme, ma génitrice, a su voir en moi un être de valeur, elle m’a fait confiance. Elle m’a offert une destinée. Comme si elle voulait nous porter chance, elle m’a embrassé avant de me quitter et elle m’a baptisé.

Paris, Roissy Charles de Gaulle, le 7 septembre 2011, 13h

Je m’appelle Nathalie, je suis Française, j’ai 45 ans et je suis célibataire. J’ai passé ma vie à travailler, à courir après le temps, l’argent, les avions. Je travaille pour une grande firme internationale et je suis amenée à voyager dans le monde entier. Je suis acheteuse. Ma vie personnelle se résume à peu de choses. J’ai quelques amis, quelques amants de passage. Je n’ai jamais pu fonder de famille car j’étais trop occupée à me battre pour me faire une place dorée au soleil. Quand je me retourne sur ma vie, je me dis parfois que j’aurais pu être une bonne mère, une femme aimante, mais mes choix ont fait de moi une toute autre personne, plutôt heureuse, donc je ne regrette rien. Je suis assez fière de ma réussite, je roule en coupé sport, je m’achète de belles fringues, je fréquente des endroits branchés, je mange dans les restaurants les plus cotés, j’ai un compte en banque bien garni, j’ai un bel appartement à Paris et je peux m’offrir tout un tas d’objets inutiles qui surchargent mon logement. Sans vouloir me vanter, je suis respectée car j’ai su m’imposer par mon travail et mon intelligence. Pas de promo canapé, pas de piston, je me suis faite toute seule, comme une grande. Aujourd’hui, je dois me rendre à New York pour négocier un contrat. Je connais bien New York, j’y suis déjà allée une bonne dizaine de fois. Celle ville me fascine. Il y a toujours quelque chose à faire, à voir. La vie ne s’y essouffle jamais. Généralement je n’y reste que deux ou trois jours, alors à chaque fois je prépare en amont un programme bien réglé. Pas de temps à perdre, l’oisiveté n’a que peu de place dans mon existence. Et aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi, je m’ennuie. Je suis pourtant arrivée comme d’habitude deux heures avant le départ de mon vol pour pouvoir m’enregistrer et faire le tour des boutiques détaxées mais cette attente me parait interminable. J’ai envie de parler à quelqu’un, j’ai envie d’échanger, d’écouter, je me sens seule pour la première fois de ma vie. Mais l'ennui a parfois du bon. C’est en allant m’acheter une revue au kiosque d’à côté que m’est venue une idée un peu loufoque. Je n’arrivais pas à me décider entre les revues people, scientifiques, artistiques, déco, politiques, les journaux, les livres… Bizarrement, rien ne me donnait envie d’être lu. Je feuilletais, reculais, touchais… Puis, tout à coup mon regard se tourna vers un petit calepin, posé au milieu du présentoir, entre crayons de couleur et autres carnets en tout genre. Cet objet m'attira, m'inspira... Ces pages blanches ne demandaient qu'à être remplies. C'est à cet instant précis que j'eus l'idée de faire de lui une sorte de journal intime universel. Je m’explique. Écrire est un bon passe-temps, écrire fait du bien, permet de se livrer tel que l’on est, d’évacuer ses émotions, ses frustrations, son stress, permet de raconter sa journée, d’imager ses désirs, de laisser libre cours à son imagination et de s’exprimer sans que personne ne vienne vous interrompre. Tous les psy vous le diront, écrire est bon, n’importe quoi, n’importe quand. Je pense que ce calepin, aussi inerte soit-il, peut prendre vie en servant de lien entre les hommes. Ce calepin pourrait faire le tour du monde, passer dans des dizaines de mains, être écrit en plusieurs langues, il pourrait raconter plusieurs histoires, parler d’amour, de guerre, de désespoir, d’envies, de joies, de colère, de passions, de tristesse, d’amitiés, il pourrait même transmettre des messages… N’est-il pas amusant et intéressant de savoir comment vivent les uns et les autres, de connaître les aspirations de chacun, leurs pensées les plus profondes ? A fond, de voyage en voyage, de rencontre en rencontre, ne devient-il pas évident que les hommes ne sont pas si différents les uns des autres ? Nous sommes des citoyens du monde ! Imaginez un journal créé par dix, vingt ou peut être cinquante personnes, dans lequel chacun est libre de s’exprimer, de laisser un petit morceau de lui, une trace qui peut-être traversera les océans et les années. Animons cet objet, donnons-lui de la couleur, du charisme, donnons-lui tout simplement une âme. Bon ok, je sais, vous êtes en train de lire ces quelques lignes et de vous dire « cette fille a disjoncté ! ». Certes, je m’emballe peut être un peu, j’avoue. Je m’ennuie, alors je fais ce que je peux pour m’occuper, soyez indulgent ! Mais ce dont je suis sûre, c’est que si vous m’avez lu jusqu’au bout, c’est que vous n’avez rien de plus intéressant à faire, alors prenez un crayon, tournez la page, inscrivez en haut le lieu où vous vous trouvez, la date, écrivez ce qu’il vous vient par la tête et emportez ce carnet avec vous pour le laisser quelque part où quelqu’un d’autre pourra en faire de même (un aéroport, une bibliothèque, un magasin, un taxi, un hôtel, une gare … Soyez imaginatif !!!) Votre message peut rester anonyme ou non, c’est vous qui choisissez. Pour ma part, je laisse mes coordonnées car j’aimerais que la dernière personne qui mettra un mot sur ce calepin ait l’amabilité de me le renvoyer. Je suis en effet curieuse de lire ce que les uns et les autres écriront, où, quand et dans quel état esprit. Merci.

Au fait, j’ai réfléchi et j’ai pensé à un nom pour ce nouveau compagnon de voyage. Comme j’ai l’espoir qu’il me revienne un jour, j’ai envie de l’appeler Mybookrang, un mixte entre book et boomerang.

Nathalie

PS : je laisse mon adresse mail en dernière page et j'invite le dernier « auteur » à me contacter. Merci de me prévenir quand vous êtes disposé à me renvoyer Mybookrang, je vous donnerai mon adresse postale et je payerai l’envoi évidemment. Merci. A bientôt j’espère...

La suite en suivant le lien Amazon.

Laure

Amoureuse des voyages, de l'écriture et des mojitos ;-)

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