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L’accueil navigue entre histoires passées et celles présentes...Douarnenez. Position Longitude 4.328619 et Latitude 48. 093228.
France. Ou plus exactement le port de Tréboul, un lieu exquis, une marina
ou « Rutabaga » a pris ses plis, posé ses voiles et pris ses quartiers.
Douarnenez. La base de cette histoire, celle de devoir transmettre une
passion sans faille, celle de la voile et de son Horizon, le grand Large. Le
Nautisme. Naissance de ce projet à Brest, construction du « Bongo », la
mise à l’eau du « Rutabaga ». À l’image de son port d’attache, le petit et
joli port de Tréboul, il recèle de bien belles légendes.
L’accueil de « Voile Horizon » opère comme le cinéma. Corinne et
Nicolas Audigane, tels de fins limiers, sont allés chercher cette cabane
blanche, ancienne maison de douanier. Elle a aussi accueilli, si mes
souvenirs sont bons le gardien du port (parfois la mémoire flanche). Ainsi
la cabane blanche ci-dessus enseigne que le lieu est chargé d’histoire,
que la magie opère tel un réalisateur de cinéma : pour construire une
entreprise on se projette sur grand écran, mais il ne faut pas se raconter
des histoires, le diplôme passé, il faut se sentir cavalier et cravacher
rudement avant de délocker son premier salaire, sinon eh bien, dirais-je
en bon breton, on vivote sur la trésorerie.
Le « Bongo », voilier construit par le couple
Audigane, souffle un vent de demoiselle.Douarnenez est un port qui existe depuis fort longtemps, tout au fond
d’une baie, il abrite au mieux les bateaux, ceux de pêche, ceux du port-
musée du Ruh (rouge en langue Bretonne, couleur de l’eau en raison de
plus de 500 sardiniers qui ont donné ce nom et sa couleur à l’eau du fond
de ce port, écluse au début des années 1900.)
Bien ancrée dans la Bretagne, la cité de Douarnenez est riche en
patrimoine et ressources. Cependant, loin de faire le tour de la question,
éludons ce sujet, et partons sur l’îlot voisin, la petite et si suprenante île
Tristan qui est aussi une porte d’accès et de sortie deTréboul. L’île Tristan
est un petit écosystème. Un fort Vauban, un jardin tropical et une
multitudes de secrets y sont à découvrir.
Ils se dévoilent à ces deux marins au fur et à mesure qu’ils deviennent
des « Penn Sardine », surnom en hommage aux barques et à la pêche de
ce poisson exquis qui vivait, frayait et nourrissait la ville de Douarnenez.
Gens et gentilhommes, tous aiment ce poisson presque disparu de ce lieu,
migré vers d’autres estuaires, surpêche que sais-je ? Il reste une ou deux
conserveries sur le port de pêche. Des histoires, petites ou grandes
légendes, Ys (hisse et ho). Pour ceux qui aiment les traditions maritimes,
le grand prix Guyader offre la possibilité de voir le contraste des
générations de bateaux, fous volants et « Dragons ». Aussi on ressent le
passé, la passerelle du temps dans cette baie qui embaume les amoureux
de la nature, celle du jardin tropical : On est tout étonné de ce petit coin
exotique de l’ile Tristan, tout comme les habitants du moyen-âge devaient
l’être, de voir disparaître les pierres de taille car ces brigades de brigands
qui volaient pas sur l’eau profitant du passage du gué ses forbans volaient
les richesses de la ville, ses pierres de tailles, pour construire leurs
bâtisses.
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« Deux Dragons en fête »La baie nourricière fut un port fécond en sardines. De nos jours,
naissance du port « Ruh ». Musée à flot. La vie des pêcheurs du coin y
est expliquée en long, en large et en travers, puisqu’un musée terrestre,
une exposition permanente est dédiée à cette ribambelle de poissons, les
« Penn Sardines » vivant sur le secteur, dans la baie.
Un « Bongo », kesako ? L’architecte de cette aventure humaine. Plan
de M. Pierre Rolland. Un « Bongo » et ses neufs mètres soixante, idéal
pour naviguer sportif et en toute sécurité, estampillé « N.U.C »,
Navire d’Utilité Commerciale, un label, une norme française de sécurité,
vu l’expérience acquise au fil de l’eau et de son écoute. Ainsi le travail
minutieux, des années durant, de la famile Audigane : Nicolas et Corinne,
en l’espace de quinze ans, ont construit une base privée nautique, et cela
ne surprendra personne quand on sait la détermination et l’amour de l’eau
et de l’océan. « Pas de panique, c’est magique » serait un bon slogan
commercial, mais revenons à la navigation et au peuple « Océane » qui
borde la baie de Douarnenez, et aux volatiles très peu dociles qui volent
sur les falaises hautes et idéales pour nicher.
Réserve du Cap Sizun, Goulien. Rare événement, pas d’oiseaux visibles sur cette
image (source site Tourisme en France)Le Finistère est accueillant quand il le veut bien. La mer chante et
enchante à bâbord ou à tribord, dans le sens contraire du sens
conventionnel des règles de la navigation. Bâbord de la baie de
Douarnenez, le raz de Sein gronde parfois, mais reste souvent paisible,
entendons-le. Cependant, son courant est si fort qu’il vaut mieux un bon
calcul des marées pour franchir cette passe et ne pas faire fortune. Un
naufragé de fortune de mer coûte cher en vie, ne l’oublions pas.
La baie des Trépassés nous le rappelle sans cesse.
La Vieille et la Plate montrent le danger. Combien de loups de mer ont
eu peur d’y laisser leurs cheveux, tant les courants forts bien mariés au
vent nous poussent sur la roche ? Ou une vague scélérate qui navigue sur
ce champ bleu champagne. Un bleu de Paul Klein, ou plutôt outremer,
voire grise, grimace en colère. Le raz de Sein c’est aussi un pays sage.
Un paysage grandiose. Le rocher du phare de Tévenec fut habité par des
gardiens vivant une aventure aussi sauvage que les lieux alentours qui
laissent parfois entrevoir, aux plaisanciers pantois, la joie d’apercevoir des
espèces de dauphins peu communs tels que le grand dauphin de l’île de
Sein. Tévenec marque son entrée quand votre bateau file vers l’archipel
des Glénans, et quand sous voile il passe le phare de Penmarc’h, source
de nouveaux dangers avec son plateau de roches égarées. Or, bien
accompagné par des personnes diplômées, les pièges des béotiens en
navigation se referment et deviennent plaisir, contemplation de la grande
Eau. Au sextant, fini le GPS, peut-être apprendrez-vous que la Grande
Ourse vous guide vers le cap de Lorient, mais je peux me tromper. Corinne
et Nicolas possèdent cette passion océane et « Voile Horizon « est présent
sur la Bretagne Sud et Nord afin de vous montrer les trésors de l’Océan
Atlantique nord. Cette base sous l’île de Sein, aussi petite et fragile, doit
receler de bien tristes secrets.
L’Île de Sein en arrière-plan, brume de chaleur.Reste tribord. Cap sur la Chèvre qui devient un tapis roulant vers la
ville portuaire de Brest, et ses manifestations nautiques. Les vieux
gréements ne grimacent pas sous les assauts stridents de la mer sur leur
bois. Une ville de rassemblement aussi général que magistral qui depuis
1992, est source de jouvence et rappel international de l’Esprit de corps
et de coeur, une grande fiesta maritime qui nourrit la ville de Brest et ses
habitants, naviguants ou non. Un instant la ville du Ponant et les « Ty-
Zef » sont le coeur de la navigation à voile. La voile traditionnelle.
Douarnenez. Position Longitude 4.328619 et Latitude 48. 093228.
France.
Le premier voilier de Corinne et Nicolas Audigane a mis une quille sur
le bitum du parking des anges, on a le droit de plaisanter en voile
plaisance, je le pense, mais trêve de digressions je n’aborderai pas la
vieille légende du « Hollandais volant », ce voilier qui sombra et éclaireencore nos visages de la peur du naufrage. Pas de Hollandais volant dans
le signe astral de « Rutabaga » espérons-le. Sa mise à l’eau en 2003 se
déroula sans accroc, je me souviens encore de cette échelle sur le port
de Tréboul pour aller à leur rencontre, boire un café et plaisanter quelques
heures avant les examens de la marine marchande, « le patron plaisance
voile », qui se transforma l’année suivante en « Capitaine 200 ».
Le « Bongo » quitte Douarnenez. L'île Tristan à tribord.« Diego «, le second Bongo, et une chaloupe se croisent, jamais ne se toisent...
Question no. 1 : D’où provient ce désir de se construire une base
nautique ? Était-ce voulu oo une suite de circonstances ?
Voile Horizon : Rien de prévu. Le bateau est né en 2003 au début de
la construction en 2000. Au fur et à mesure que nous construisions notre
rêve, le budget nous a fait revisiter nos envies et l’idée de construire une
entreprise nautique. (Sourire de Nicolas) Je n’avais pas encore le
Capitaine 200).
Voile Horizon ce sont d’abord des tréteaux sur le quai devant ce bateau
« Rutabaga » Or la persévérance paie car une ancienne maison de
douaniers, ancienne Capitainerie, se trouve là, sur le port de Tréboul.
Cadastre, discussion en compagnie des anciens, à la recherche du
propriétaire. Devenus un laps de temps enquêteurs, nous avons trouvé un
point d’accueil. La saison étant courte on navigue sur des engins hors
voile, caragognes (roof plus moteur de 6 chevaux), paddle kayak.
Aujourd’hui notre base c’est trois voiliers, deux « Bongo » et un
« Malongo ». Pendant la courte saison nous embauchons dessaisonniers, et nous constituons une flotte. Tout en restant à échelle
humaine.
Question no. 2 : Aujourd’hui quel serait votre conseil, acquis par
l’evolution de votre base nautique « Voile Horizon » à tous ceux qui
veulent devenir professionnels ? La route à suivre est :
Voile Horizon : Notre évolution est devenue multi-supports. Il faut être
muni de multi-compétences et s’armer de patience avant de vivre de sa
passion, la mer. Le vrai mot est persévérance et investissement total,
inutile de compter ses heures. En construisant notre voilier nous avons
acquis des compétences externes : accastillage, par exemple en mer
reposer un taquet qui saute, un exemple comme tant d’autres... Le coach
FFV est un label qui nourrit l’esprit de l’apprentissage, l’enseignement se
fait aussi bien sur l’eau qu’en mode préparation de son engin de
navigation. Techniques, vidange, carène à peindre, enfin, tous les aspects
de la mise à l’eau. Des conseils de sécurité autres que le capitaine 200,
davantage basé sur une autre sécurité, la lecture et préparation du
routage du bateau, les cartes marines, la météorologie afin de lire les
informations sur la zone de navigation, le calcul des marées, la liste n’est
pas exhaustive... plaisante-t-on !
Question no. 3 : La répartition des tâches se fait-elle par elle-même ?
Est-ce cela le fruit du mariage civil et maritime ? Vos différentes
compétences se trouvent où selon vous ?
Voile Horizon : Nous avons une complémentarité certaine. Moi, je suis
plutôt dans la gestion technique, Corinne dans la gestion administrative.
Cependant, on peut inverser, puisque les compétences sont acquises...
par l’un et par l’autre
Merci pour ce temps et ces réponses ! En espérant que vous
continuerez à vous nourrir de votre passion, l’âme et l’esprit du grand
large, sans oublier le côtier...1« Rutabaga » navigue sous voile, équipiers sous le vent.