Dans les rumeurs des rues
déjà passe l'an,
derniers achats aux foulées de bitume, les passants
pressés aux sourires camouflés, l’œil au sommeil court, la joue au cru
de la froideur,
les cœurs
palpitants devant les vitrines ornées et lumineuses,
les langues baveuses
et les porte-monnaie ouverts selon les bourses,
folle course,
effrontée
aux heures dernières
qui trépignent de mourir chahutées
par les nouvelles éphémères.
Les joues plus rouges,
au violet tendu,
la paume nue
à l'attente
regardent les silhouettes qui bougent.
Le regard à la montre arrêtée,
au cadran réveillé
à la cloche
ou une main dans une poche
pour se réchauffer déjà de moitié,
l'autre au salut poli et composé
de misère pour demander
où en est le temps et manière de converser
un peu avant de retrouver
la solitude de la rue.
L'an nouveau aux illuminations,
aux mouvements pressés,
aux vitrines pimpantes et joyeuses admirées,
aux passions
un instant retenues
aux vœux prononcés, presque émus
coulera son corps de phénix
mais la rue gardera son rythme, déguisée au préfixe
d'un ouvrage dérivé
qui en fait se compose et se recompose
comme un remix éternel.
Et ainsi éclatera encore et encore le ciel
de mille feux colorés,
danseront les foules rieuses et endiablées,
boiront et mangeront les êtres, un temps, enfiévrés
de contenir même la plus petite seconde enchainée
dans une suspension utopique
et aux trottoirs glacés se tendront des paumes,
des cartons inspirés d'un espoir d'aumônes princiers.
Compte à rebours...
Doucement.
L'an nouveau parait,
toujours aussi neuf, égoïste, jamais désuet
jusqu'au suivant.
L.G.